Alexis Onestas : “Ma rencontre avec Damon Dash a purement et simplement changé ma vie”

par Acèle Nadale
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Alexis Onestas : “Ma rencontre avec Damon Dash a purement et simplement changé ma vie”

Depuis son enfance dans les années 80, bercée par l’effervescence du hip-hop, Alexis Onestas a su transformer sa passion en une vocation. Fondateur du fanzine OMAX6MUM à seulement 17 ans, il a par la suite créé OmaxBooks, une maison d’édition dédiée aux voix artistiques influentes, principalement anglophones. Aujourd’hui, Alexis Onestas est reconnu pour avoir rendu accessibles au public francophone les récits de stars afro-américaines telles que Rick Ross, 50 cent, Issa Rae, Common et Taraji P. Henson.

Dans cet entretien, Alexis Onestas revient sur les motivations qui l’ont mené à investir dans le monde de l’édition, les rencontres clés qui ont façonné sa carrière, et partage sa vision stratégique pour l’avenir d’OmaxBooks.

Votre aventure entrepreneuriale a commencé à l’âge de 17 ans avec la fondation du fanzine OMAX6MUM. Pourriez-vous nous expliquer les circonstances et les objectifs qui ont conduit à cette initiative ?

Je suis né dans les années 80. À cette époque, il n’y avait pas de « fans » dans le hip-hop. Tout le monde faisait quelque chose : rappeur, tagueur, danseur, DJ, manager, etc. J’ai essayé toutes ces disciplines à différents niveaux et désirais rassembler toute cette passion autour d’une seule activité. J’étais un fervent lecteur de la presse rap. Elle ne me plaisait pas, car elle était trop consensuelle à mon goût. J’ai donc lancé mon propre magazine afin de donner mon avis sur la musique et la culture. Cela m’a ouvert les portes de l’industrie et j’ai pu rencontrer, grâce à ce média, nombreux de mes futurs collaborateurs et partenaires.

Les livres de Rick Ross, 50 cent, Issa Rae et Common

Votre rencontre avec Damon Dash, co-fondateur de Roc-A-Fella Records, semble avoir été un tournant dans votre carrière. Quelle leçon fondamentale avez-vous tirée de cette expérience et comment celle-ci a-t-elle influencé votre parcours professionnel ?

Cette rencontre a purement et simplement changé ma vie. Je n’étais qu’un jeune journaliste destiné à faire carrière dans les médias. Je ne rêvais pas « plus loin ». En rencontrant ce groupe d’entrepreneurs noirs américains à l’hôtel Plaza Athénée, un établissement de luxe parisien, cela m’a ouvert des perspectives de réussite infinies. Damon Dash et Kareem Biggs étaient associés à Jay-Z à l’époque et les voir évoluer de cette façon a vraiment motivé le jeune homme que j’étais. Depuis, j’ai eu la chance de le rencontrer régulièrement afin de partager avec lui mon évolution. C’est l’un de mes mentors et j’ai la chance d’avoir cette relation avec lui.

La création d’OmaxBooks semble marquer une étape importante dans votre parcours. Pourriez-vous nous parler des principales motivations qui vous ont poussé à fonder cette maison d’édition ?

Je lis beaucoup de livres en anglais, faute de trouver des livres intéressants en français. Je consomme principalement les biographies, mais les histoires franco-françaises ne me parlaient pas. J’ai donc pris l’habitude d’acheter des livres anglophones de façon régulière. J’étais très frustré de ne pas pouvoir partager tout ce que j’apprenais avec mes proches. Certains ne parlaient pas l’anglais, d’autres avaient simplement la flemme de lire en anglais, malgré leur bon niveau. On me posait aussi régulièrement des questions sur mes lectures. J’ai donc décidé d’en faire un business afin d’aider les francophones du monde entier à avoir accès à ces histoires uniques.

Dans un secteur aussi compétitif que celui de l’édition, quels ont été les principaux défis auxquels OmaxBooks a été confronté et quelles stratégies avez-vous mises en place pour les surmonter ?

Je n’ai affronté aucun obstacle, car j’ai tout réalisé moi-même. C’est l’un de mes principes de bases lorsque je lance un nouveau business. De la négociation des droits, à la traduction, en passant par la mise en page et la distribution. Je voulais vraiment que les premiers livres OmaxBooks soient gérés de manière indépendante afin de comprendre tous les rouages d’un business que je ne connaissais pas du tout. Donc chaque difficulté a été un apprentissage plus qu’un obstacle.

Au fil de votre expérience à la tête d’OmaxBooks, avez-vous identifié des tendances au sein des préférences littéraires de vos lecteurs ? Comment ces observations influencent-elles votre stratégie éditoriale ?

Oui, j’observe les tendances de la littérature en général. Je sais par exemple que la romance et les mangas sont une tendance forte actuellement. Chez OmaxBooks, nous ne prenons pas en compte ce genre de tendance. Notre seule ligne directrice est de délivrer des livres inspirants et motivants à nos lecteurs. Cela peut être des biographies, des essais ou des mémoires. Le seul lien entre tous nos livres est que le lecteur doit en ressortir transformé.

Quelles sont les orientations futures envisagées pour OmaxBooks ?

Pour moi, la littérature est un business de long terme et nous tentons à chaque sortie de nous améliorer en termes de traduction, de communication et de distribution. Nous avons beaucoup de projets en termes d’événements, de rencontres avec nos lecteurs et surtout de format de lectures. La stratégie globale de croissance est d’installer une confiance qui permettra à nos lecteurs d’acheter nos futurs livres comme une collection. La confiance de nos lecteurs est primordiale. Cela prend du temps à installer, mais cela fera assurément la différence à long terme.

Merci Alexis Onestas !

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