Italie : Hamedine Kane clôture sa résidence à la Villa Médicis avec les Rencontres Pan-africaines

par Acèle Nadale
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Italie Hamedine Kane clôture sa résidence à la Villa Médicis avec les Rencontres Pan-africaines

La Villa Médicis a accueilli les Rencontres Pan-africaines les 24 et 25 juin 2024. Cet événement a marqué la fin de la résidence de l’artiste Hamedine Kane. 

L’héritage des Congrès historiques

Premier congrès international des écrivains et artistes noirs

©Présence africaine

Les Rencontres Pan-africaines de 2024 s’inscrivent dans la lignée directe des Congrès des écrivains et artistes noirs de 1956 (Paris) et 1959 (Rome). Le premier Congrès international des écrivains et artistes noirs s’est tenu à Paris du 19 au 22 septembre 1956, à l’initiative d’Alioune Diop et de la revue Présence africaine. Ce congrès a joué un rôle important dans le mouvement d’émancipation des peuples noirs et dans la reconnaissance de leurs cultures à l’échelle mondiale.

Ces événements historiques avaient rassemblé des figures emblématiques telles que Richard Wright, Aimé Césaire, Frantz Fanon, et Cheikh Anta Diop, posant les jalons d’une réflexion profonde sur l’identité et la culture africaines dans un contexte postcolonial.

La vision de Hamedine Kane

Hamedine Kane, né en 1983 en Mauritanie, est un artiste et réalisateur sénégalais. Son travail, présenté dans diverses biennales internationales, explore l’exil, l’errance et l’héritage postcolonial africain. À la Villa Médicis, Hamedine Kane a mené un projet de recherche sur trois écrivains afro-américains exilés à Paris dans les années 1940 : Richard Wright, Chester Himes et James Baldwin. 

Son approche combine enquête spéculative et collecte de témoignages pour étudier le « roman de protestation » et l’expérience de ces auteurs, ce qui s’inscrit dans la continuité de son exploration des thèmes d’identité et d’héritage culturel afro-descendant.

Hamedine Kane à l’origine de cet événement, a conçu ces rencontres comme le point culminant de sa résidence à la Villa Médicis. Il a transformé son atelier en un véritable laboratoire de création et de réflexion, un espace pour la production de nouveaux récits sur la présence afro-descendante. Son initiative a permis de tisser des liens entre le passé et le présent, tout en ouvrant des perspectives pour l’avenir.

Une constellation d’intellectuels et d’artistes aux Rencontres Pan-africaines

Une constellation d'intellectuels et d'artistes aux Rencontres Pan-africaines

L’événement a réuni un panel impressionnant de personnalités du monde culturel africain et de sa diaspora, parmi lesquelles :

  • Ntone Edjabe : Écrivain, DJ et fondateur du magazine Chimurenga
  • Sarah Frioux-Salgas : Représentante du Musée du quai Branly, Paris
  • Franck Hermann Ekra : Critique d’art
  • Marie Hélène Pereira : Conseillère en conservation, RAW Material Company
  • Bonaventure Soh Bejeng Ndikung : Conservateur et écrivain
  • Maboula Soumahoro : Universitaire, Université de Tours
  • Ramata-Toulaye Sy : Réalisatrice
  • Justin Randolph Thompson : Co-fondateur et directeur de Black History Month Florence
  • Marie-Cécile Zinsou : Fondatrice de la Fondation Zinsou, Ouidah

Jour 1 : Conférence de Mohamed Mbougar Sarr (24 juin, 18h-20h)

Le Grand Salon de la Villa Médicis a accueilli une conférence animée par Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Goncourt 2021 pour son roman La plus secrète mémoire des hommes. Accompagné d’Eliana Văgălău, maîtresse de conférences à l’Université Loyola Chicago, Mbougar Sarr a exploré les thèmes de l’exil et de la circulation transnationale.

Points clés de la conférence :

  • L’exil comme « école du regard »
  • La continuité et la filiation avec les Congrès historiques de Paris et Rome
  • Le désir de transcender les frontières pour créer une communauté intellectuelle panafricaine
  • Les perspectives pour le continent africain et ses diasporas

Jour 2 : Projection et débat (25 juin, 18h-20h)

La Salle Michel Piccoli a été le théâtre de la projection du documentaire « L’argent, la liberté, une histoire du Franc CFA » de la réalisatrice Katy Léna Ndiaye. Ce film, qui explore l’histoire complexe et controversée du franc CFA, a servi de point de départ à un débat animé.

Points clés du film et du débat :

  • L’héritage colonial du franc CFA et son impact sur les économies africaines
  • Le rôle central de la France dans le système monétaire de ses anciennes colonies
  • Les raisons pour lesquelles 14 États conservent encore cette monnaie
  • Les perspectives de réforme ou d’abandon du franc CFA

Ces Rencontres Pan-africaines ont été un moment fort de réflexion et d’échange sur l’héritage culturel africain. Elles ont offert une plateforme pour discuter des enjeux contemporains du continent et de sa diaspora.

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