Amanuel Asrat, emprisonné sans inculpation depuis 2001, a été nommé par le lauréat du prix PEN Pinter 2020, le poète britannique d’origine jamaïcaine Linton Kwesi Johnson, pour recevoir le prix “Écrivain international de courage”.
Une reconnaissance par ses pairs et bien méritée
C’est en début de cette année que Linton Kwesi Johnson avait reçu le prix PEN Pinter créé par l’organisation d’écrivains “English PEN”. Ce prix vise à défendre la liberté d’expression et à célébrer la littérature, en honorant un écrivain qui, comme Harold Pinter l’a dit dans son discours du prix Nobel 2005, jette un regard «indéfectible et sans faille» sur le monde et montre une «farouche détermination intellectuelle … à définir la vraie vérité de nos vies et de nos sociétés».
C’est une tradition que le lauréat du prix PEN Pinter nomme un écrivain de son choix “Écrivain international de courage”. Cette nomination récompense un écrivain engagé dans “la défense de la liberté d’expression, souvent au grand risque pour sa sécurité et sa liberté”.
Dans le journal The Guardian, Linton Kwesi Johnson a justifié son choix en ces termes:
“Maintenir un citoyen incarcéré, au secret, sans inculpation ni procès pendant près de 20 ans est le genre de brutalité flagrante que nous associons aux États totalitaires et aux dictatures”.
L’organisation internationale PEN est une association internationale pour la défense de la liberté d’expression des écrivains. L’acronyme PEN, dérivé du mot anglais “pen” qui signifie plume, représente les mots Poets, Essayists et Novelists. La nomination de Amanuel Asrat pour l’Écrivain de courage une marque de solidarité à l’endroit de l’écrivain incarcéré depuis 19 ans, et surtout un plaidoyer adressé à la communauté internationale pour sa libération immédiate, et de celles des autres détenus politiques en Érythrée.
Emprisonné depuis septembre 2001, Amanuel Asrat est l’un des derniers survivants des rafles organisées par le régime d’Asmara il y a 19 ans. Cliquez pour tweeterQui est l’écrivain et journaliste Amanuel Asrat?
Emprisonné depuis septembre 2001, Amanuel Asrat est l’un des derniers survivants des rafles organisées par le régime d’Asmara il y a 19 ans. Le poète et journaliste était connu grâce à son journal « Zemen » qui signifie le temps, et surtout par ses poèmes qui parlaient de la souffrance et la pauvreté causées par le régime en place. Enfermé dans la prison secrète d’Eiraeiro située dans les montagnes désertiques du nord de l’Érythrée, Amanuel Asrat, sur ses dernières photos connues et au moment de son arrestation, est un homme d’une trentaine d’année, grand de taille et avec une moustache.
Le jour de son arrestation, le gouvernement de l’Érythrée, sous la présidence d’Isaias Afwerki avait entamé une grande campagne de répression contre les contestataires du pouvoir en place. La répression visait à mettre aux arrêts les opposants et les organes de presse jugés nuisibles par le régime.
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La situation d’Amanuel Asrat reste très inquiétante, car jusqu’à nos jours, aucune charge ne semble avoir été retenue contre lui. Il est également possible qu’aucun procès n’ait eu lieu. Toujours en détention secrète à Eiraeiro, personne ne sait s’il est encore en vie. English PEN vient de lancer une campagne de soutien aux familles des écrivains courageux, avec Asrat comme premier auteur vedette de la campagne. Les volontaires du monde entier sont invités à envoyer des messages de solidarité via le formulaire sur le site de l’association.
La rédaction
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