Les débuts de la littérature africaine sont essentiellement ponctués par la tradition orale. Ce n’est qu’à partir des années 50 que ce que nous connaissons aujourd’hui comme classiques de la littérature africaine commencent à émerger. Les années 70 quant à elles correspondent ensuite à l’émergence d’une littérature lourde de désillusions face aux dictatures des régimes post-coloniaux. Par leurs écrits, nombreux auteurs ont incarné les différentes périodes de la littérature africaine; ils ont été les précurseurs ou les fondateurs des courants et mouvements de pensées les plus importants.
Romans, poésie, pièces de théâtre ou recueils historiques, la littérature africaine est riche de nombreux ouvrages de référence. Ces livres brillent aussi bien par les thèmes abordés que par leurs styles. Afrolivresque a sélectionné pour vous 21 de ces classiques de la littérature africaine que tout jeune devrait absolument avoir lus avant de quitter le cocon familial, avant d’atteindre la majorité légale, avant l’âge de 21 ans!
21 – Allah n’est pas obligé – Ahmadou Kourouma
[amazon_link asins=’2020525712′ template=’ProductAd’ store=’afrolivres068-21′ marketplace=’FR’ link_id=’993321f2-34b6-4275-9aab-ec1b5bbd698a’]Allah n’est pas obligé est un roman d’Ahmadou Kourouma publié le 12 août 2000 aux Éditions du Seuil et ayant reçu le prix Renaudot la même année. Le titre est un raccourci de l’affirmation qui rappelle qu’«Allah n’est pas obligé d’être juste dans toutes ces choses ici-bas».
C’est l’histoire d’un petit garçon qui s’appelle Birahima. Il a dix ou douze ans, il ne sait pas trop. C’est un Malinké de la Côte d’Ivoire, ça il le sait et il est musulman et croit en son bienfaiteur Allah. Birahima est le personnage principal de ce roman et aussi le narrateur. A travers ses mots d’enfant souvent maladroits, il nous fait connaitre tout de son enfance en famille jusqu’à sa vie d’enfant soldat ou small-soldier en anglais.
Grâce à son écriture simple mais puissante, et en abordant le thème délicat d’enfants soldats, ce roman remporte aussi le prix Goncourt des lycéens. Il est traduit en arabe en 2005 par Touria Ikbal et publié aux éditions du Conseil suprême de la culture du Caire.
20- Peau noire, masques blancs – Franz Fanon
[amazon_link asins=’2757841688′ template=’ProductAd’ store=’afrolivres068-21′ marketplace=’FR’ link_id=’e0ec3953-b675-4349-b420-a324bd2fe1a1′]La décolonisation faite, cet essai de compréhension du rapport Noir-Blanc garde toute sa valeur prophétique, car le racisme, malgré les horreurs dont il a comblé le monde, reste un problème d’avenir. Il est ici abordé et combattu de front, avec toutes les ressources des sciences de l’homme, et avec la passion de celui qui allait devenir un maître à penser pour beaucoup d’intellectuels.
Paru aux Éditions du Seuil en 1952 dans collection « La condition humaine » , Peau noire, masques blancs est désormais passé dans le domaine public au Canada et fait dorénavant partie des classiques des sciences sociales de l’université du Québec à Chicoutimi.
19- Amkoullel l’enfant peul – Amadou Hampâté Ba
[amazon_link asins=’229030641X’ template=’ProductAd’ store=’afrolivres068-21′ marketplace=’FR’ link_id=’dcacda0b-4c64-4368-90db-f14efb06fa0d’]Pour raconter l’enfance dans son pays, l’auteur choisit d’évoquer la savane ouest-africaine, la brousse dévorée par le soleil, battue par les tornades, griffée par le fleuve Niger qui traverse le pays. Au centre de son récit : le royaume de Bandiagra au début du siècle, régi par un islam sévère qui encadre la vie des jeunes enfants.
Ce roman autobiographique publié par les Éditions Babel en Septembre 1992 a connu plusieurs rééditions. La toute récente est celle du 12 avril 2000 éditée dans la collection « J’ai lu », un format de Poche de 442 pages.
18- Batouala – René Maran
[amazon_link asins=’221075450X’ template=’ProductAd’ store=’afrolivres068-21′ marketplace=’FR’ link_id=’e5c3930a-50f3-44dc-9827-cd7d57b59e99′]Batouala est en France le premier roman » nègre » écrit par un » nègre « . Son auteur, un fonctionnaire antillais du ministère des Colonies, soulève, en 1921, un vent de scandale ; et pourtant, cette même année, il remporte le Prix Goncourt… La lecture de ce roman et de son impérative préface permettra aux lecteurs de comprendre le contexte dans lequel ont pu naître une telle œuvre et un tel paradoxe. Elle leur permettra aussi de découvrir un des premiers textes de la » négritude « , mouvement littéraire et artistique du XXe siècle, qui entraîna l’émergence d’une culture noire et de sa conscience.
17- Et Dieu seul sait comment je dors –Alain Mabanckou
[amazon_link asins=’2708707191′ template=’ProductAd’ store=’afrolivres068-21′ marketplace=’FR’ link_id=’c577a358-8c1d-4f0d-b2e1-1621d18f9083′]Un Antillais, Auguste-Victor, natif de Saint-Sauveur, est hanté par un passé ténébreux, par l’image permanente d’un enfant qui pleure dans un berceau et par une femme aux « traits indous », aux « longs cheveux ondoyants », au regard de nymphe, cette femme qui est la seule éclaircie de son existence, cette femme qui lui fit même oublier l’ingratitude de son physique. Et puis, il y a Makabana, le vieil Africain, bossu, personnage solitaire, énigmatique et curieux, échoué en Guadeloupe, à Vieux-Habitants, depuis un demi-siècle. Il croise pour la première fois Auguste-Victor, l’étrange homme toujours habillé en blanc les dimanches. A partir de ce jour-là, il ne dormira plus…
Le nouveau format de poche de ce romn d’Alain Mabanckou est publié aux Éditions Présence Africaine en 2001.
16- La saison de l’ombre – Léonora Miano
[amazon_link asins=’2266248774′ template=’ProductAd’ store=’afrolivres068-21′ marketplace=’FR’ link_id=’e4d3beaa-103c-472a-bdc9-98be2c1e8854′]Dans ce roman puissant, Léonora Miano revient sur la traite négrière pour faire entendre la voix de celles et ceux à qui elle a volé un être cher. L’Histoire de l’Afrique sub-saharienne s’y drape dans une prose magnifique et mystérieuse, imprégnée du mysticisme, de croyances, et de « l’obligation d’inventer pour survivre ». Ce roman a remporté le prix Femina en 2013 et le Grand prix du roman métis. L’édition poche est publiée en 2013 par B. Grasset.
15- La Petite Fille du réverbère – Calixthe Beyala
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Paru aux Éditions Albin Michel, ce roman a été élu Grand Prix du roman de l’Académie française et reçoit en 1998 le Grand prix littéraire d’Afrique noire – qui est le Grand prix de l’Unicef-.
14- Fureurs et cris de femmes –Angèle Rawiri
[amazon_link asins=’273840250X’ template=’ProductAd’ store=’afrolivres068-21′ marketplace=’FR’ link_id=’7cf7db4f-f782-486f-a526-d669c81a254f’]Emilienne et Joseph s’aiment à l’étranger où ils poursuivent leurs études. Une fois rentrés au pays, ces deux jeunes gens décident de rencontrer les parents de l’un et de l’autre. Mais, la mère de Joseph s’oppose à cette union parce qu’Emilienne est une étrangère, une femme d’une autre langue, d’un autre groupe socioculturel; il n’en demeure pas moins que la mère d’Emilienne rejette le choix de sa fille d’épouser un homme du Nord. A ces oppositions il faut adjoindre le caractère volage de Joseph et la consolation d’Emilienne dans les bras de sa secrétaire Dominique. Ce roman classique gabonnais se déroule autour des situations à l’origine des frustrations, des infidélités et de la stérilité.
13- Œuvre poétique – Léopold Sédar Senghor
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12- Une vie de boy – Ferdinand Oyono
[amazon_link asins=’2266169289′ template=’ProductAd’ store=’afrolivres068-21′ marketplace=’FR’ link_id=’3192bb00-bc27-4e1b-9308-ca7ca870e949′]Décrivant son Cameroun natal à travers les yeux d’un jeune garçon, Toundi, Ferdinand Oyono signe une œuvre satirique en se jouant de la perception infantilisante des Blancs vis-à-vis des Noirs, dans le quotidien de la vie coloniale. D’inspiration largement autobiographique, l’histoire du jeune Toundi débute par le départ du logement familial pour rejoindre la Mission catholique Saint-Pierre de Dangan. Comme pour mieux placer le lecteur dans le schéma habituel, cet incipit se construit autour de la fuite d’un monde brutal et sauvage, incarné par un père violent, vers un monde rassurant et civilisé (l’Eglise). Mais au fil des pages, Oyono s’amuse à déconstruire cette vision sainte pour nous présenter un univers colonial oppressant (même si la vie y est décrite comme douce). Le père Gilbert qui l’accueille est visiblement un Homme bienveillant, généreux, que l’enfant admire et révère. Mais il perpétue les rapports inégalitaires et en fait son boy. La mort du missionnaire et le départ vers la « Résidence », la ville des Blancs plongera définitivement le garçon, que l’on appelle Joseph depuis son passage chez les Catholiques, dans un rapport de soumission vis-à-vis de l’administration coloniale.
Ce roman a connu plusieurs rééditions dont la toute dernière est celle de la maison d’édition Edicef effectuée en 2013 et parue dans la collection « Litterafrique :lecture suivie et dirigée ». Une vie de Boy est aussi adapté au théâtre par différents acteurs et comédiens camerounais.
11- Le pagne noir – Bernard Dadié
[amazon_link asins=’2708700251′ template=’ProductAd’ store=’afrolivres068-21′ marketplace=’FR’ link_id=’426d5127-d7b9-4335-8de8-1716892ca76c’]Les textes de cet ouvrage manifestent la rencontre heureuse d’un écrivain avec son monde, cette afrique du pays baoulé recréée à travers le merveilleux de la fable, l’ironique bestiaire de la tradition, la gaîté d’un savoir ancien et la tendresse d’une longue mémoire. Les 16 contes provenant de la Côte d’Ivoire ancestrale ont été publiés de nouveau par les Éditions Présence Africaine en 2001.
10- Le Fils d’Agatha Moudio – Francis Bebey
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Ce roman de Francis Bebey a été traduit en anglais, allemand et polonais.
09- Les Bimanes – Séverin Cécile Abega
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08- Trois prétendants… Un mari – Guillaume Oyônô-Mbia
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07- Les Contes d’Amadou Koumba – Birago Diop
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06- Une si longue lettre – Mariama Bâ
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Il a aussi été traduit en Anglais sous le titre « So long a letter » et a été réédité en 2001, à Paris par les Éditions Serpent à plumes
05- Ville cruelle – EZA Boto
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Le livre reçoit le Prix Sainte-Benice en 1958 et est édité en 1954 par les Éditions Présence Africaine. De son vrai nom, Alexandre Biyidi Awala, l’auteur de « ville cruelle » écrit sous les pseudonymes d’ Eza Boto ou Mongo Beti.
04- Cahier d’un retour au pays natal – Aimé Césaire
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Ce roman a été traduit en plusieurs langues dont l’allemand, l’espagnol, l’anglais et le catalan. Il existe une édition bilingue par Brentano’s publiée en 1947. Cahier d’un retour au pays natal a été réédité plusieurs fois.
03- L’aventure ambiguë – Cheikh Hamidou Kane
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02- Le monde s’effondre – Chinua Achebe
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01- L’enfant Noir – Camara Laye
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Ce roman d’inspiration autobiographique est étudié dans les lycées, collèges et universités d’Afrique. Il existe un format Jeunesse destiné aux enfants de 08 à 12 ans publié aux Éditions Pocket Jeunes pour réveiller en eux la passion de la littérature africaine.
La sélection ci-dessus est un florilège d’ouvrages d’exception, et nous avons eu du mal à devoir en écarter de nombreux classiques qui n’y figurent pas. L’ultime critère est celui du coeur, et n’enlève en rien la qualité des nombreux autres classiques dont l’Afrique regorge.
Avoir lu tout ceci avant 21 ans? Une innommable richesse!
Par Murielle Esson
[…] une liste de 21 classiques proposés par la revue Afrolivresque […]
[…] le plaisir de servir l’autre. Nous l’apprenons aussi au lycée dans les romans de célèbres auteurs africains au programme. Il faut toujours faire déborder la marmite parce que nul ne sait quand […]