Maboula Soumahoro, la plume qui nous offre « À perte de mère » de Saidiya Hartman en français

par Chrystelle Ngoulou
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Lose Your Mother: A Journey Along the Atlantic Slave Route est un livre de Saidiya Hartman publié en 2007. Le roman aborde l’histoire de la traite atlantique des esclaves en racontant un voyage que Saidiya Hartman a entrepris le long d’une route des esclaves au Ghana.  

Saidiya Hartman est une écrivaine et universitaire américaine spécialisée dans les études afro-américaines. Elle enseigne au département d’anglais et de littérature comparée de l’université Columbia à New York. L’auteure mêle des recherches d’archives et d’analyse pour explorer les conséquences personnelles et historiques de la traite atlantique des esclaves.

En 2023 est paru À perte de mère, la version en français du livre traduit par Maboula Soumahoro aux éditions Presses du réel. 

Maboula Soumahoro est docteure en civilisations du monde anglophone, spécialiste en études africaines-américaines et de la diaspora noire/africaine. Maîtresse de conférences à l’université de Tours et présidente de l’association Black History Month, elle est l’autrice du Triangle et de l’Hexagone : Réflexions sur une identité noire (La découverte, 2020). Soumahoro a contribué de manière significative au dialogue sur la race, l’identité et la culture dans le contexte français et au-delà, en mettant en lumière les expériences de la diaspora africaine et en abordant les questions de racisme et d’inclusion. L’œuvre de Saidiya Hartman a été déterminante pour Maboula Soumahoro au cours de sa carrière universitaire. 

Dans cette partie de la retranscription de la vidéo, Maboula Soumahoro partage comment le travail de Saidiya Hartman a eu de l’influence sur elle.

Lose your mother c’est vraiment un livre qui m’a aidé à continuer de cheminer dans ma carrière et ma pensée universitaire, c’est-à-dire un moment où je me sentais un peu coincé en ne sachant plus quelle modalité d’écriture utiliser pour disséminer les idées, puisqu’il y a le côté élitiste de la recherche et du monde universitaire. 

Je m’intéressais à une façon de dire, d’énoncer, d’écrire qui ne laissait pas de côté le personnel, l’individu au sein de cette grande histoire. On peut parler de choses très abstraites, surtout quand on s’intéresse à la traite atlantique, quand on s’intéresse à l’esclavage, aux questions de racisme et discrimination de l’identité noire. On peut en parler de façon détachée, mais qu’est-ce qu’on fait de son propre corps ? De ses propres expériences lorsque l’on étudie ces thématiques ? 

Saidiya  Hartman m’a montré le chemin. Elle m’a montré une façon de raconter cette histoire qui est difficile, qui est incomplète, qui ne peut pas respecter les canons de l’histoire “traditionnelle” parce qu’il y a tant de manques. Et dans ces manques, c’est notamment le manque d’archive et le manque de voix des personnes qui ont été réduites en esclavage. Avec Lose your mother devenu À perte de mère, c’est ce que  Saidiya  Hartman a proposé et c’est quelque chose qui m’a touché.

Bissap, tisane ou café ?

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