Dr. Carter Godwin Woodson l’homme à l’origine du « Black history Month »

par Chrystelle Ngoulou
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Chaque année, au mois de février, les Afro-Américains célèbrent le Mois de l’Histoire des Noirs initié par le Dr. Carter Godwin Woodson. Cette célébration consiste en la reconnaissance et la célébration des contributions des Afro-Américains à l’histoire et à la culture des États-Unis. 

Ce mois a été créé pour mettre en lumière les réalisations des Noirs américains, allant au-delà des récits de racisme et d’esclavage pour souligner les réussites des Noirs. Le Mois de l’histoire des Noirs a été créé par le Dr. Carter G. Woodson, qui a établi la « Negro History Week » en 1926, qui est devenue le Mois de l’histoire des Noirs en 1976. 

Le Dr. Carter Godwin Woodson a choisi la deuxième semaine de février pour cette célébration, car elle coïncide avec les anniversaires d’Abraham Lincoln et de Frederick Douglass, deux figures importantes de l’histoire américaine liées à l’émancipation et à l’abolition de l’esclavage. 

Chaque année, un thème est choisi pour le Mois de l’histoire des Noirs, ce qui permet de se concentrer sur différents aspects de l’expérience afro-américaine et de mettre en lumière des domaines spécifiques de l’histoire et de la culture. Par exemple, le thème de 2022 était « Black Health and Wellness », qui rendait hommage aux chercheurs médicaux et aux prestataires de soins de santé noirs, particulièrement pertinent pendant la pandémie de COVID-19 qui a affecté de manière disproportionnée les communautés minoritaires. Le thème de 2024 est “Les Afro-Américains et l’art”.

Le Dr. Carter G. Woodson est un historien américain né le 19 décembre 1875 à New Canton, en Virginie. Fils de parents anciennement esclaves, il a travaillé dans les mines de charbon pour soutenir sa famille et n’a pas pu s’inscrire au lycée avant l’âge de 20 ans. Il a ensuite enchaîné les succès académiques jusqu’à l’obtention d’un doctorat à l’Université d’Harvard en 1912. Il devient ainsi le deuxième Afro-Américain, après W.E.B. Du Bois, à le faire.

En 1915, Woodson et quatre autres personnes ont fondé l’Association for the Study of Negro Life and History (aujourd’hui appelée Association for the Study of African American Life and History, ASALH), qui encourageait les chercheurs à s’engager dans l’étude intensive du passé des noirs, un domaine d’étude qui avait été largement négligé ou déformé par des historiens qui acceptaient et perpétuaient des stéréotypes racistes. 

Le Dr. Carter Godwin Woodson a également édité le premier numéro du magazine, The Journal of Negro History, en 1916, qu’il a dirigé pendant plus de trente ans. C’est en 1926 qu’il a établi ce qui est devenu le Mois de l’histoire des Noirs, devenant ainsi le « père de l’histoire des Noirs ».

Dr. Carter G. Woodson a laissé un héritage littéraire significatif. Parmi ses ouvrages, le plus célèbre est The Mis-Education of the Negro publié en 1933. Cet ouvrage met en évidence les failles du système éducatif américain et appelle à une réforme qui valoriserait et intégrerait l’histoire et la culture afro-américaines. Il s’inscrit dans un contexte historique marqué par une ségrégation raciale profonde et des inégalités systémiques aux États-Unis. Dr. Carter G. Woodson soutient dans le livre que l’éducation reçue par les Noirs les conditionne à se percevoir comme inférieurs et les encourage à chercher des places subalternes dans la société. Il appelle ses lecteurs à devenir autodidactes, afin de penser de manière critique et de réaliser leur plein potentiel. Ses idées ont résonné avec les principes du mouvement des droits civiques, soulignant l’éducation comme un outil essentiel pour l’émancipation et la lutte pour l’égalité.

Dr. Carter Godwin Woodson est décédé le 3 avril 1950 à Washington, D.C., à l’âge de 74 ans. Son héritage perdure aussi à travers le Mois de l’histoire des Noirs et continue d’être pertinent. Cette célébration s’est exportée dans de nombreux pays ayant des populations africaines et afrodescendantes comme la Grande-Bretagne, le Canada, l’Irlande, la France, et depuis 2020 sur le continent africain, en Côte d’Ivoire.

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