« À toi, Climbié ! » – Un poème en hommage à Bernard Dadié qui a eu 103 ans

par Baltazar Noah
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L’auteur Ivoirien Bernard Dadié, monument de la littérature africaine, a eu 103 ans ce 10 janvier 2019. Baltazar Atangana Noah (Nkul Béti) lui rend un vibrant hommage en poésie.

 

Hommes de tous les continents, nous te célébrons !

Avec les haïkus de nos carnets de prison,

Nous te consacrons désormais roi du panthéon des légendes africaines de la plume !

Ta mission ne se terminera jamais…

Petit Nègre à paris, toi qui ne te lasses point d’exorciser ta terre-patrie hantée par Le cri des oiseaux fous et Les sommeils des indépendances :

Héritier de Chaka, mets ton Pagne noir !

Oui, Les arbres en parlent encore…

Tes écrits ne sont pas Leurres ni lueurs,

Ils sont les jambes du fils de Dieu

Qui accompagne Les souffles et les voix dans le vent d’une aventure ambiguë Qui annonce l’avènement d’un tout-monde non-utopique !

Ton combat est à jamais imprimé sur le temps…

Pas Comme un malentendu, mais comme Béatrice du Congo s’adressant avec amour et sympathie à Monsieur Thôgô-Gnini dont la foi de corroborer que L’Afrique n’est pas mal partie n’a jamais grelotté !

Les vents s’en vont et s’en viennent…

Le sanglot de l’homme noir se meurt poco à poco,

Il gomme, Le sang de nos prières aidant,

Toutes les Cacophonies des voix d’Ici !

Il fait certes un temps de chien dans nos villes si cruelles : Heureusement, dans son cahier d’un retour au pays natal l’Enfant noir

Condamne tous ces testaments trahis par La petite Bijou !

Native son, Fils d’Agatha…

De Joal à Ongola, de Manhattan à Tokyo, de Laval à Bora-Bora,

De Cocody Aux chemins de Babokani,

Nous venons purifier nos mémoires de porc-épic

Avec Les belles histoires de Kacou Ananzé,

Les confidences des maquisards

Et Les contes de Koutou-as-amala ;

Au rendez-vous :

Chateaubriand avec la gracieuse chair de La chèvre de Monsieur Seguin,

Jazz et vin de palme pour tous !

Loin de Douala…

Sous les ombres oppressantes, derrière Les sombres façades,

Sous la flamme de la joie et sous la coupole de la reconnaissance,

La rose dans le bus jaune entonne sans balbutier

Le chant de Salomon, les Chants d’ombre,

Comme un grand combat

Pour toi,

Messie du Darfour,

Emblème des littératures africaines…

Notre centenaire !

Happy party !

Sans tam-tam…

Toujours comme jamais,

Quand le coq annoncera l’aube d’un autre jour,

Que la terre entière battra les mains,

Elle t’acclame à tout jamais

Toi,

Papassidi le citoyen des belles lettres

Et de La ville où nul ne meurt…

Concierge inlassable de l’île des tempêtes,

Toi,

Dont la plume travaille éternellement à nous

Sortir de la grande nuit !

Ô Jubilate,

Patron de New-York… !

 

 

Biographie : Bernard Dadié, de son nom d’origine Koffi Binlin Dadié, est né le 10 janvier 1916 à Assinie au sud de la Côte d’Ivoire. A sept ans, il part vivre dans la plantation d’un oncle à Bingerville puis rejoint son père qui le confie à un instituteur de Dabou, Bernard Sétigui Sangaré, dont il prend le prénom au moment de son baptême en 1925. En juin 1933, il entre à l’École William-Pontyde Gorée, la célèbre pépinière de l’élite africaine de l’époque. C’est là que se révèle sa vocation d’écrivain. On lui confie le rangement de la bibliothèque de l’école, ce qui l’amène à découvrir tous les plus grands auteurs. Bernard Dadié également des journaux africains ou venus d’Europe, parfois échangés clandestinement, qui préparent et modèlent son futur engagement politique. La suite par ici.

Bissap, tisane ou café ?

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