À la suite des récentes revendications ayant secoué le Cameroun, les artistes ont le devoir de réagir.
Le Cameroun est un creuset culturel en raison de son caractère bilingue, produit de son passé colonial, et de ses nombreuses langues nationales. Tous ces apports devraient assurer sa prospérité du pays. Malheureusement, les récentes revendications, commencées en novembre 2016 par la grève des enseignants et les protestations des avocats, ont obtenu pour réponse des arrestations massives, la coupure d’internet dans les provinces du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les assassinats et les violences perpétrés contre des étudiants et des civils non armés, la destruction des biens, entraînant la résurgence de voix dissidentes. Au regard de ce qui précède, nous affirmons que l’art et les artistes ont su dans le passé canaliser les mutations, ils ont milité pour la paix et modelé la destinée des nations, que ce soit en Jamaïque avec Bob Marley, en Afrique du Sud avec Lucky Dube et Miriam Makeba, en Irlande avec Oscar Wilde, en Italie avec Leonard de Vinci, ou dans la Grèce antique avec Platon, Aristote, etc. Plus récemment, nous avons vu des artistes se mobiliser en faveur des victimes des attentats de Londres, et bien d’autres catastrophes. Si ces artistes ont réussi à influencer leurs sociétés en prêchant un changement positif, il y a des raisons de croire que leurs homologues camerounais en sont capables aussi.
Le samedi 12 juillet 1884, l’officiel allemand Gustav Nachtigal signait un traité avec les chefs Douala dans la région côtière du territoire qui sera plus tard appelé Kamerun. Ce traité allait s’appliquer aux villages et royaumes de l’intérieur comme les Bamoun, les Bali Nyonga, les Nso, les lamidats du Nord, les Bayang de l’Est, les Ewondo, les Bulu du sud, etc. Les destins de ces communautés se trouvaient ainsi liés pour les 35 prochaines années, sans qu’ils eussent expressément manifesté cette volonté. Après la Première Guerre mondiale, le Kamerun fut partagé entre la Grande-Bretagne et la France. Les deux entités qui en résultèrent vécurent des expériences coloniales différentes de 1918 à 1961, année de leur réunification. Depuis lors, le Cameroun s’évertua à réussir son intégration culturelle, ce qui conduisit, en 1990, à l’initiation du processus de décentralisation. Malheureusement, ce processus a montré ses limites en novembre 2016 avec le soulèvement des provinces du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Cette initiative a pour but d’encourager l’expression de la jeune génération des poètes camerounais sur le problème anglophone, d’ouvrir de nouveaux chemins pour éviter que la division s’installe dans le pays. Les poèmes sélectionnés seront publiés de manière paritaire entre anglophones et francophones.
Les poètes sont invités à regarder sereinement l’histoire, à reconnaître les lacunes, à célébrer les accomplissements, et surtout, à permettre au Cameroun d’utiliser ses atouts culturels et son bilinguisme pour conquérir le monde.
Conditions de participation
- Les participants doivent être de nationalité camerounaise, indifféremment de leur lieu de résidence
- Les poèmes doivent être écrits en français ou en anglais.
- Les participants doivent être âgés de 18 à 35 ans en décembre 2017.
- L’usage d’expressions vulgaires ou haineuses est prohibé.
- La longueur d’un poème ne doit pas excéder 40 lignes.
- Chaque participant peut soumettre maximum 5 poèmes.
- Les poèmes doivent être envoyés par email à la Revue des Citoyens des Lettres (revuedescitoyensdeslettres@gmail.com) au plus tard le 31 octobre 2017.
Revue des Citoyens des Lettres
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