À nos vies parallèles

Arrachée à ma terre à l’appel de la tienne,
J’ai brûlé mes pieds sur ton sol de feu.
J’ai jeté mon âme dans les bras de mes frères,
À genoux, Africaine, j’ai rouvert mes yeux.

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Sur tes lèvres de soie, sur ta peau d’ébène,
Sur le sable et le bois de nos corps mélangés,
Sous un soleil de plomb, entremêlés nos doigts,
Noire ta main sur la mienne et l’argile desséchée.

Et le monde a tremblé, d’une fièvre immense,
De l’arbre à la pirogue et des voix se sont tues,
D’autres se sont levées, du Sénégal en France,
Un nouveau matin danse sur nos cœurs répandus.

L’entends-tu ce cri de mon ventre qui hurle,
Où se rejoue l’histoire de nos deux continents,
L’as-tu entrevu ce champs des possibles,
Dans le plus grand secret se réunissent maintenant,

La lune, le Lion Rouge et le Fleuve Sénégal,
Sous le grand baobab ils chuchotent nos noms,
Un chant sacré s’élève, encore trop fragile,
Il ne couvre pas les moteurs de l’avion.

Abattue en plein vol, aveugle et apatride,
Je marchais sur un fil au sommet d’un volcan,
Enlevée au divin et jetée dans le vide,
Entre l’Afrique et moi de nouveau l’océan.

Dans ce royaume blanc régi par d’autres lois,
Une vague me porte née au large de Saly,
Sur les plages d’Mbodiene et de Joal Fadiouth,
Inchallah mes yeux se reposeront sur nous.

© Photo et texte: Marjorie Pradet

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