Dans le cadre de la 2ième édition du Salon International du Livre de Yaoundé, SILYA 2016, Afrolivresque s’est entretenu avec Khéops Ndumbe Kum, chargé de communication de la Fondation AfricAvenir.
Présentez-nous votre maison d’édition.
La fondation AfricAvenir international est une fondation pour la renaissance africaine, le développement endogène, la coopération internationale et la paix durable. Elle a été créée par le Prince Kuma Ndumbe III qui est professeur d’université et écrivain multilingue. Il a écrit plus de 70 livres en quatre langues donc le français, l’anglais,
l’allemand et le Douala ; il publie également d’autres auteurs. Ce qui nous amène ici, c’est la maison d’édition AfricAvenir qui fait partie de la fondation AfricAvenir international.
« Notre particularité vient du fait que nous publions des livres en langues française, anglaise, allemande, africaines en général et camerounaise en particulier. »
Nous avons publié Masomandala qui compte de l’épopée Sawa de Jéki la Njamb’a. Nous avons publié la version originale en Douala qui date de 1890, c’est-à-dire quand on n’était pas encore sous influence chrétienne, et qui restitue parfaitement le paradigme originel de l’homme Sawa. Donc cet ouvrage a été publié en Douala et sur la même page vous avez la version française et Ewondo. Nous avons voulu prouver que dans nos langues locales, il y a inter traductibilité.

Stand des Éditions AfricAvenir au SILYA 2016 ©Afrolivresque
Beaucoup d’autres versions devraient suivre dans d’autres langues camerounaises mais pour cela il faudrait une subvention, il faudrait que les institutions compétentes qui sont capables de le faire puissent mettre la main à la pâte pour qu’on puisse réaliser ce genre de chose. Parce qu’il faut le dire, cet ouvrage est le fruit de la participation et du financement du ministère des arts et de la culture d’Autriche. C’est un livre qui s’est épuisé vraiment vite et que nous n’avons pas pu reproduire jusqu’ici. Ce livre relève du patrimoine culturel camerounais. C’est ce genre d’ouvrage que les éditions AfricAvenir publient.
Qu’est qui vous a motivé à participer au Silya ?
C’est une tradition. Nous avons participé à la première édition en 2013 et en plus, nous participons aux grands salons du livre à l’international, que ce soit à la foire du livre de Francfort, au salon du livre de Paris, celui de Genève, et autres, nous sommes partout. Nous portons à l’échelle mondiale le patrimoine culturel, scientifique et intellectuel africain. En tant qu’africain nous portons tous cette idéologie de la renaissance africaine et du destin commun de l’humanité que nous diffusons à travers nos ouvrages. Nous portons tout cela à l’échelle mondiale. Donc ce n’est que très normal que nous puissions participer au deuxième Salon International du Livre de Yaoundé.
Que pensez-vous du thème de cette année : « Le livre, instrument d’intégration et de développement » ?
Je pense que le livre est un des moyens les plus sûres pour l’apprentissage et le développement bien sûr. C’est à travers les idées qu’on peut établir des concepts qui amènent le développement, et les idées viennent très souvent des livres. Nous prenons le livre comme un instrument et je pense aussi qu’à partir du moment où les intellectuelles font leur travail, l’intégration est plus facile.
Quel est le réel défi pour une maison d’édition ?
C’est le problème de qualité. La maison d’édition AfricAvenir est réputée pour la qualité de ses ouvrages. Nous faisons de beaux et de bons livres qui ont une très bonne qualité ; mais le problème que nous constatons sur place, c’est que le niveau de qualité n’est pas encore satisfaisant au Cameroun. C’est avec la peur au ventre qu’on s’aventurait à imprimer des livres sur place au Cameroun parce qu’il faut encore que des mesures soient prises pour qu’on puisse élever le niveau d’impression. Je pense que c’est un des gros problèmes que nous avons. La maison d’édition AfricAvenir est obligée de faire la production des livres à partir de l’extérieur, ce qui n’est vraiment pas pratique, ce qui coûte beaucoup et cela a des répercussions sur le plan pratique. Après, les clients et les lecteurs qui veulent acheter des livres n’ont pas toujours les livres les plus accessibles.

Stand des Éditions AfricAvenir au SILYA 2016 ©Afrolivresque
Par rapport à ce salon, quels sont vos défis et les objectifs à relever ?
Nous voulons entrer en communication et en collaboration avec le maximum de maisons d’éditions qui vont dans le même sens que nous, avec lesquelles nous pouvons découvrir des affinités. Par rapport au défi, je pense qu’il est relevé puisque nous sommes déjà au Salon International du Livre de Yaoundé. Nous sommes présents et nous avons beaucoup d’affluence dans notre stand. Nous invitons tout le monde à venir dans notre stand, d’autant plus que vous pouvez avoir à vil prix les ouvrages historiques, de qualité venant de notre stand.
Que pensez-vous des jeunes camerounais qui ont recours aux maisons d’éditions étrangères ?
C’est peut-être dû à un manque de connaissance, un manque d’information et aussi un manque d’expérience. Je pense qu’au fur et à mesure que les gens se familiarisent avec des maisons d’éditions comme la nôtre, cela se fait naturellement. J’invite les jeunes auteurs camerounais et africains qui se reconnaissent dans la nécessité de la renaissance africaine et qui le font ressortir dans leurs ouvrages, de se rapprocher des éditions AfricAvenir. Et que ceux qui ne sont pas africains mais qui se reconnaissent dans l’harmonie du destin de l’humanité, se rapprochent des éditions AfricAvenir. Parce que nous n’éditons pas seulement les auteurs africains. Par exemple, nous avons Madame Carine Oyono qui est d’origine allemande mais qui est naturalisée camerounaise. Il s’agit des personnes qui se soucient du destin commun de l’humanité, qui sont pour un équilibre et une équité entre les peuples, et pour qu’une paix durable soit assurée.
Propos recueillis par Patricia Nya Njaounga (Stagiaire)
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