Voilà déjà deux saisons que Félix Oum nous entraîne dans les méandres de la pègre de Yaoundé. Avec les enquêtes de l’hétéroclite équipe du commissariat du 21 ème arrondissement dirigée par l’intrépide commissaire Atangana, personnage principal de la série policière inédite sur Afrolivresque « Les chroniques du commissaire Atangana« , les passinonnés du roman policier et autres lecteurs sont servis. Publiée chaque vendredi pendant la saison, elle rencontre un grand succès aupès des lecteurs. Pour savoir ce que Félix Oum nous réserve dans la prochaine saison, je suis allée à sa rencontre.

Vendredi Polar - Afrolivresque

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Félix Oum, après une pause plus longue que les précédentes, vous revenez pour une troisième saison des « Chroniques du Commissaire Atangana ». Cette nouvelle saison a-t-elle été plus difficile à écrire que les précedentes?

Je me souhaitais une entrée en matière différente et un style général plus direct, plus sombre. Il n’est pas évident de se réinventer.

Pourquoi ce nouveau style? L’énorme engouement de vos lecteurs pour les deux premières saisons n’aurait-il pas dû être un encouragement à continuer sur la même lancée ?

Sur la même lancée certes, mais pas forcément de la même manière. Avant d’écrire, moi-même j’étais et reste un lecteur assidu. Cela influence la manière dont je rédige mes textes et en tant que lecteur, cela me désolerait de constater que l’ouvrage d’un auteur que j’admire ressemble sur le plan stylistique étrangement au dernier. Cela augure en général d’une certaine paresse de l’écrivain. Je souhaitais donc proposer une nouveauté à ceux qui me font l’honneur de lire mes écrits. Qu’ils puissent se dire: “hey, c’est un style bien différent de la dernière histoire!“ Mais toutefois m’y reconnaitre. Je sais, c’est comme danser sur une corde raide.

À quoi devons-nous nous attendre dans la nouvelle saison? La dernière s’est terminée sur un cliffhanger…

La nouvelle saison s’intitule „Deux marabouts, un pasteur“ et traite de plusieurs meurtres dont certains à caractère rituel dans la ville de Yaoundé. Les éléments du commissariat du 21ème sont appelés à la rescousse pour élucider cette affaire et vont marcher sur les plates-bandes d’un vieil ennemi.

Les éléments du commissariat du 21ème… donc (vous voulez dire) le Commissaire Atangana?

(Large sourire)

Après le milieu artistique, vous voilà donc arrivé dans le milieu ésotérique?

Oui, mes récents voyages au Cameroun ont été une nouvelle fois une incroyable source d’inspiration. Je vivais dans une sorte de bulle avec des idées arrêtées. Par exemple, j’ai longtemps pensé que les crimes rituels n’étaient plus d’actualité  dans les grandes villes camerounaises. Allez savoir pourquoi. Mes séjours sur place ont ébranlé ces « certitudes » et m’ont fourni par la même occasion le matériel nécessaire pour développer cette thématique.

…et le Pasteur?

C’est l’autre point marquant de mes derniers séjours. La multiplication des églises „réveillées“. Je crois qu’il doit bien en avoir au moins trois dans chaque ruelle de quartier. C’est un phénomène qui a pris d’énormes proportions au Cameroun…

…Et cela vous inquiète au point de vous engager à travers l’écriture?

Je suis partagé. Je pense qu’un meilleur encadrement de ces églises par l’État est une nécessité absolue. Il n’est ni normal ni chrétien de laisser n’importe quel individu se proclamer descendant de Jésus Christ et fondateur de culte religieux. Les esprits naïfs et fragiles ainsi que les personnes démunies et socialement à la traîne sont des proies particulièrement faciles pour ces vendeurs d’illusions qui les dépouillent du peu qu’ils possèdent. Dans le même temps, là où la précarité aurait poussé ces gens dans la rue où le grand banditisme et la prostitution guettent, elle les entraîne désormais dans des „structures“ qui les éloignent des fléaux sus-cités. Du moins, pour un temps…

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Y a-t-il cette fois-ci un caractère qui sera mis plus en avant qu’un autre ?

Oui. L’inspecteur Pascal Étoundi a dû prendre la relève du commissaire Atangana à la suite de l’attentat. C’est un rôle inhabituel pour lui qui est beaucoup plus un homme de terrain qu’un fin stratège ou enquêteur doué. Il va donc devoir assumer ces nouvelles responsabilités et grandir dans sa tâche. Et nous savons tous que Mboudou ne lui sera pas forcément d’une grande aide… (Rires)

Les lecteurs sont partagés : certains adorent vos descriptions, d’autres par contre trouvent qu’elles prennent beaucoup de place…

Dans la vie il est toujours difficile de faire l’unanimité. J’aime imager mes textes. Parfois plus que moins. Ca fait partie de ces choses que je ne souhaite pour le moment pas changer.

Parlez-nous du roman que vous êtes entrain de terminer…

C’est peut-être prématuré. D’autant que je suis quelque peu à la traîne du fait de la préparation de cette troisième saison qui me tient très à cœur. Je peux toutefois dire ceci : l’histoire se déroule aussi bien en Allemagne qu’au Cameroun. Les protagonistes sont tous liés et vont faire la connaissance du racisme sauvage et quotidien qui sévit en Europe, loin des feux médiatiques. Encore quelques pages… (Large Sourire)

Que lit actuellement l’auteur des « Chroniques du Commissaire Atangana« ?

J’ai sur ma table de chevet The fishermen de Chigozie Obiama et Things fall apart de Chinua Achebe. Deux bouquins formidables et des auteurs super talentueux. Mais je ne vous apprends rien…

Est-ce un choix mûri de ne se concentrer que sur la littérature africaine?

Pas du tout. Le mois dernier j’ai lu The Shack de  William Paul Young. Je suis un lecteur lent qui ne tient pas vraiment compte de l’actualité littéraire. Je suis les recommandations d’amis ou de parents. Je dois néanmoins avouer que j’ai un faible pour les écrits de jeunes auteurs africains, peut-être parce qu’il m’est plus facile de me transposer dans leur décor.

Propos recueillis par Acèle Nadale

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